Publié le 13 avril 2017
Sugar Sammy

Sugar Sammy

Je tacle… moi non plus
Spectacle
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Interview

Ce phénomène du stand-up s’est ancré à Paris pour écrire son nouveau spectacle. Sugar Sammy voulait s’imprégner des Français pour mieux les… tacler. Jonglant entre sketchs et impro, la star québécoise dissèque nos travers comme un anthropologue de l’humour, avec bienveillance et précision.

Pourquoi vous êtes-vous installé à Paris ?

Parce que je ne veux pas me contenter de transposer mon spectacle canadien en France. J’aime adapter, écrire un nouveau texte. Donner un point de vue sur un pays ne peut pas se faire à distance, il faut s’imprégner des lieux, faire partie de la société. Je voulais vivre comme un Français pour parler vrai. Je suis comme un anthropologue, un chercheur : je me pose des questions et veux aller au bout des réponses.

Les Parisiens vous ont-ils bien accueilli ?

Oui, c’est incroyable. Ils apprécient mon humour, mon travail. Mais il y a des choses que je subis à Paris et dont je parle sur scène. Comme le service à la clientèle qui n’est pas réputé être au top. Mais quand il m’arrive des déboires, je ne le prends pas personnellement, contrairement aux touristes qui vont se fâcher. Moi, je suis le plus heureux de la planète. En tant qu’humoriste, je me dis « super, je vais le raconter dans mon spectacle ». Ça ne m’énerve pas, ça m’inspire.

Le public français a-t-il de l’humour ?

Complètement. Woody Allen disait : « Tu sais qu’une société a atteint un certain niveau de maturité quand elle est capable de rire d’elle-même ». En France, cette déclaration est très vraie. Les Français ont un bon sens de l’autodérision. Ils voient aussi que je me moque avec bienveillance et précision. Je ne veux pas faire une caricature avec tous les clichés qui vont avec. Quand on me dit « ça se voit que tu as vécu en France. Tu as pris le temps de bien nous connaitre », c’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire.

Un spectateur vous a-t-il déjà coupé le sifflet ?

Non. Je m’en sors toujours. Quel que soit son métier, quand on a 22 ans d’expérience et de confiance, les choses deviennent instinctives. Je peux passer une très mauvaise journée mais quand je monte sur scène, je reprends tous mes instincts d’humoriste, je sais quoi faire et comment me débrouiller. Je sais par habitude à qui m’adresser et comment le faire. Mais ce sont mes petits secrets à moi…

Vous n’êtes jamais tombé sur un mauvais client ?

Non car il faut lire les gens, les écouter, les observer. Je sens quand je vais bien embarquer une personne. Je sens aussi quand quelqu’un ne veut pas qu’on lui parle, ça se voit dans le body language. Les mauvais clients, je les repère tout de suite et je n’ai pas envie de leur parler non plus parce qu’ils ne vont pas servir mon spectacle. Les bons clients se remarquent : ils veulent rentrer dans le jeu, participer et ils en sont fiers. Avec moi, ce n’est jamais méchant, je ne cherche pas à ridiculiser. Au contraire, je veux les mettre en valeur, en faire les stars du spectacle.

Vous ne vous dites jamais « je suis allé trop loin » ?

Non, parce que je pense que l’humoriste est à son meilleur niveau quand il écrit sans filtre. Pour moi, la notion de « trop loin » n’existe pas. La démocratie du rire, c’est quand le public a aimé. S’il a ri à la blague, je la garde, sinon je la jette. Je n’ai jamais pensé « ça, il ne faut pas que j’en parle parce qu’une partie de la société va se fâcher ». On ne peut rien apporter de nouveau à l’humour si on travaille dans un cadre qui a déjà été établi par d’autres humoristes. Dans ces conditions, l’humour n’avance pas. C’est plus intéressant d’évoquer un sujet qui n’a jamais été abordé. Il faut oser franchir le pas.

Un souvenir de scène hilarant ?

Il se passe des choses incroyables chaque semaine, des choses qui ne se reproduiront jamais. Alors, les meilleurs moments d’improvisation, je les mets en ligne. Récemment, j’ai eu « Fouad l’Antillais » qui est devenu un grand délire dans la salle. Mais je ne veux pas gâcher la surprise, il faut aller le voir sur ma page Facebook.

Propos recueillis par Nathalie Truche
 

Sugar Sammy

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