Publié le 2 juin 2016
LAURENT MILLION

LAURENT MILLION

Le festival 2016 se teinte de bleu, blanc et rouge
Culture
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Interview

Cette année, les programmateurs étrangers ont été invités à partager leur vision de l’animation française. On sort le drapeau tricolore avec Laurent Million, le responsable films et programmation du Festival International d’Animation d’Annecy !

Quel rôle jouez–vous au sein du Festival International du Film d’Animation d’Annecy ?

Dans un premier temps, nous gérons l’administratif et les visionnages des 2 700 soumissions en vue de la sélection officielle, soit 236 films sélectionnés sous la direction de Marcel Jean. Ensuite, nous allons chercher toutes les œuvres projetées hors compétition à travers des programmes rétrospectifs ou des hommages à un auteur, un studio, une technique, un pays... En tout, près de 500 films ont été retenus cette année. Dès lors, nous procédons à la vérification technique, à la coordination avec toutes les salles et tous les projec- tionnistes. Nous nous assurons de la bonne présentation des œuvres que nous avons passé des mois à sélectionner et à rapatrier.

Comment se présente l’édition 2016 ?

L’offre est incroyable, nous n’avons jamais eu autant de programmes et de projections. Chaque édition est marquée par une inflation de la participation : plus 13% en 2015 et
2016 s’annonce à peu près équivalente. Il y a un engouement énorme car Annecy est la référence, tout le monde veut y par- ticiper. Le Festival représente 272 séances sur 6 jours et 97 programmes différents. A quoi s’ajoute une offre colossale de conférences.

L’animation française : en quel honneur ?

Notre directeur artistique a voulu confier la programma- tion à des animateurs étrangers. Nous avons donc une douzaine de visions différentes sur l’animation française à travers des documentaires, des films avec une théma- tique précise : un regard sur les écoles, la musique, le programme jeunesse, les classiques, la nouvelle vague... Il y aura aussi un hommage aux œuvres télé emblématiques comme les Shadoks.

A quoi ressemble l’animation hexagonale ?

La France est le pays de la diversité, de la poésie. La pluparts des pionniers de l’animation sont des étrangers immigrés qui ont ainsi apporté leurs influences sur le cinéma. L’animation française n’est pas structurée comme d’autres peuvent l’être. Elle est moins formatée, plus libre et cela se reflète sur la palette de sujets abordés. On peut tout faire en France !

Par exemple...

L’hommage à la France comprend une centaine de films tels qu’ "Une nuit sur le mont Chauve" d’AlexanderAlexeieff ou Fantasmagorie d’Emile Cohl. Impossible de parler d’animation française sans les citer. Mais beaucoup de gens ne les connaissent pas et le Festival est là pour faire découvrir ou redécouvrir ces œuvres qui ne sont pas si académiques qu’on pourrait le croire. C’est du cousu main !

Comment se porte l’animation tricolore ?

Premier producteur et exportateur d’animation, ce secteur est leader en Europe et troisième au niveau mondial. En France, on a toujours raconté des histoires sous toutes ses formes et aimé tous les arts. L’animation est par essence, un mélange des arts. Avec tous les poètes, les musiciens et les plasticiens que nous avons, il n’est 13 pas étonnant que l’on soit parvenu à ce résultat. Il y a aussi le système économique français qui donne cette vitalité au cinéma en général.



Un long métrage à ne pas rater ?

« Avril et le monde truqué », qui a été projeté en 2015 et repasse cette an- née en plein air. Ce film n’a pas eu le succès commercial escompté mais il porte de grandes valeurs. L’univers graphique, conçu par le dessinateur Jacques Tardi, nous embarque dans les années 1930-40 avec une ambiance très rétro fu- tur. Le casting de voix est incroyable : Jean Rochefort, Marion Cotillard, Philippe Katerine...

Un court métrage à voir absolument ?

« Une tête disparaît », de Franck Dion : une histoire très touchante sur une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer. Par le prisme de l’animation et de sa poésie, ce sujet sensible devient un véritable petit bijou.

Une personnalité incontournable ?

Didier Brunner, à qui l’on doit par exemple les « Triplettes de Belleville » ou « Kirikou et la Sorcière ». C’est le coup de cœur du festival qui lui remettra le Cristal d’honneur. Jean-François Laguionie sera également mis en avant à travers la projection en avant-première de son dernier film, Louise en hiver. Une rétrospective, un documentaire et une exposition lui seront aussi consacrés.

Propos receuillis par Nathalie Truche
 

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