Publié le 1 septembre 2017
La bâtie festival

La bâtie festival

genève s’enflamme du 1er au 16 septembre
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Reportage

La Bâtie c’est LE festival pluridisciplinaire dédié à la scène actuelle, mettant l’accent sur les nouvelles esthétiques, à Genève. C’est un festival foisonnant, stimulant, populaire, contemporain, ancré dans le paysage local et reconnu aujourd’hui sur la scène internationale.

Depuis 40 ans, La Bâtie-Festival propose durnant 16 jours une quarantaine d’événements à Genève, ses communes, en France voisine et dans le canton de Vaud. Seize jours d’émulation artistiques placées sous le signe de la découverte avec des artistes émergents, la venue de grands noms mais aussi des projets inédits et transversaux.

Au programme cette année, une quarantaine d’évènements dont une flopée de créations et 2 Invités majeurs, le tout dans plus de 30 lieux à Genève et ses communes, en France voisine, à Nyon et à Lausanne.

Pour sa dernière édition à la tête du festival, la directrice artistique Alya Stürenburg se concentre sur les bienfaits de l’héritage et de la transmission, qu’elle soit filiale ou pédagogique. La programmatrice conclut ses 9 ans à la tête de l’institution en honorant plus que jamais la danse, comme un clin d’œil à Claude Ratzé, son successeur, actuel directeur de l’Association pour la danse contemporaine.  Cette année 2 invités d’honneur chapeauteront 45 projets au total (dont 23 coproductions et 22 accueils) : l’acteur, auteur et metteur en scène Mohamed El Khatib, artiste français d’origine marocain, il cofonde en 2008 le collectif Zirlib autour d’un postulat simple : l’esthétique n’est pas dépourvue de sens politique. Artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris, il signe des textes d’une générosité et d’une intensité fécondes. Alya Stürenburg a voulu également célébrer le travail du metteur en scène d’origine basque Oscar Gomez Mata, son côté rêveur et son accent basque le rendent immédiatement sympathique à ceux qui croisent son chemin. Il a crée sa compagnie L’Alakran, un chaudron artistique il y a 20 ans. Deux décennies pour imaginer des performances drôles, philosophiques, souvent explosives et toujours poétiques qui suscitent sur scène des émotions absolues.

Philippe Pellaud, chargé de la programmation musicale, vous réserve quelques têtes d’affiche : Stephan Eicher et ses Polstergruppe, s’approprieront le lieu central dans sa globalité, Pellaud réussira à attirer le cofondateur du Velvet Underground, collaborateur de Patti Smith ou Brian Eno, le mythique John Cale, pour un concert à l’Alhambra. Par ailleurs, il programme dans la même salle le légendaire groupe postpunk de Liverpool, Echo & The Bunnymen. Toujours dans ce lieu (qu’on prévoit pris d’assaut), il invitera encore Thurston Moore, les cultissismes Sonic Youth. Enfin, même cadre, on écoutera murmurer le fils de Ian Dury, Baxter, et sa nonchalance british.

Le théâtre recule nettement cette année au profit de la danse, dont on ne compte plus les spectacles. Anne Teresa De Keersmaeker, Dada Masilo, Ruth Childs, François Chaignaud, Marcelo Evelin, Eisa Jocson, Nadia Beugré, Florentina Holzinger, Pieter Ampe, Laurence Yadi & Nicolas Cantillon, sans oublier Mathilde Monnier, sont autant de noms qu’on associe à la chorégraphie sous ses formes les plus foisonnantes.

« La Bâtie se porte bien, elle a rajeuni son public, elle fait désormais figure de rendez-vous majeur sur l’échiquier européen », se félicite Alya Stürenburg. Son successeur, Claude Ratzé, appréciera sans doute l’héritage...

Alors curieux, mélomanes, amateurs de danse, fêtards, néophytes, théâtreux, bookez au plus vite vos 2 premières semaines de septembre !



Alya Stürenburg
La transmission dans l’ air du temps
La Bâtie-Festival de Genève placera la transmission sur le devant de la scène. Sa directrice, Alya Stürenburg, orchestre sa 9eme et dernière programmation. Rencontre.

Quel est l’ADN de la Bâtie-Festival de Genève ?
C’est d’abord le festival de la rentrée, un moment à part où l’on se retrouve après les vacances autour de projets pluridisciplinaires. Nous avons arrêté la distinction entre théâtre, danse et musique car il existe aujourd’hui une telle mixité sur scène que poser une étiquette devenait obsolète. C’est un pari que nous avons pris et qui fonctionne. La Bâtie dure 16 jours, 3 week-ends, se déploie entre 25 et 30 lieux pour une cinquantaine de projets dont la moitié de coproductions. C’est vraiment un festival de création contemporaine.

Quel fil rouge suivra cette 41e édition ?
Notre thématique tourne autour de la transmission, de la filiation. Il règne dans l’air un retour de la tradition, des choses du passé qui sont retravaillées pour les rendre actuelles et mieux appréhender le futur. J’observe chez les artistes un besoin de comprendre d’où l’on vient, où l’on est, pour savoir où l’on va.

Picorons la programmation. Un projet rassembleur ?
Moeder de Peeping Tom est une danse-théâtre très contemporaine marquée par une narration forte et un décor magnifique. L’univers est très Lynchien, le public ne sait pas trop où il se trouve : dans un appartement, un musée familial ? Il y a un effet miroir intense car le rapport à la mère, à la maternité nous touche tous. Les séquences drôles alternent avec des moments tristes et bouleversants.

Une tête d’affiche ?
Le concert d’ouverture avec John Cale, icône s’il en est et fondateur du Velvet. Le concert aura lieu le 1er septembre à l’Alhambra.

Une découverte ?
Marlene Monteiro Freitas, une jeune chorégraphe-danseuse qui travaille au Portugal. Son spectacle s’inspire des Bacchantes. Chez Marlene, tout le corps, tous les muscles - même ceux du visage - participent à la danse. C’est une sorte d’opéra-monde où 5 trompettistes assurent la partie musicale. On danse, on chante : le spectacle est hyper galvanisant.

Un talent à suivre ?
Nos 2 invités : Oscar Gómez Mata et Mohamed El Khatib, un jeune auteur et comédien français d’origine marocaine. Tout le promettait à devenir footballeur mais une blessure au genou a arrêté sa carrière. Il a alors étudié la sociologie et fait aujourd’hui un théâtre très engagé et touchant. Pour lui, le théâtre peut réellement changer la vie des gens.

Un fou rire assuré ?
Blablabla de Joris Lacoste s’adresse à tous les publics et tous les âges. C’est un solo conçu à partir d’enregistrements sonores hétéroclites. Séries télé, commentaires sportifs ou encore dessins animés forment une bande son incroyable qui s’entrecroise avec les modulations de voix de l’actrice-chanteuse-danseuse Armelle Dousset. Un spectacle virtuose.

Un incontournable ?
Le Lieu central, à la maison communale de Plainpalais. En plus des spectacles, le site offre une magnifique terrasse, un coin restauration, un bar à cocktails, des soirées... Puisque le festival est une explosion géographique, il nous semblait important de proposer un lieu rassembleur...

Et le clou du spectacle ?
Le concert de clôture sera donné au Lieu central. Die Polstergruppe est un projet particulier signé Stephan Eicher. Le spectacle se développe dans toute la maison communale de Plainpalais : il commence dans la grande salle pour se terminer par une soirée dansante. Stephan Eicher a prévu d’offrir les croissants au petit matin. Un beau moment en perspective.

Quel regard portez-vous sur les 9 ans passés à la direction du festival ?
Je suis heureuse de transmettre un festival en bonne santé. J’avais pour ambition qu’il se forge une reconnaissance à l’international. Nous avons reçu des artistes très prestigieux. La Bâtie s’inscrit aujourd’hui dans un vrai réseau de festivals européens et bénéficie d’un rayonnement qu’il n’avait pas lorsque je suis arrivée. Pour moi, c’est une vraie réussite.

Propos recueillis par Nathalie Truche

 

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