Peintre autodidacte de 39 ans basé à Montpellier, Jérôme Romain, réalise des peintures hyperréalistes qui immortalisent des instants de vie et des choses anodines en racontant notre époque et nos comportements.
Ses oeuvres figuratives sont réalisées à l’huile sur toiles à partir d’images photographiées. Il aime peindre des instants de vie qui lui permettent de capter une émotion ou de saisir un mouvement fluide, furtif et passager. C’est parce que ses œuvres représentent des scènes contemporaines qu’elles peuvent s’apparenter à une certaine historicité avec la représentation d’une époque ou d’un comportement social.
Afin de représenter au mieux ces instants de vie, l’artiste reproduit des photos qu’il a lui même prises en compagnie de ses amis, d’inconnus ou bien encore toute une série d’objets issus du quotidien, tel un paquet de chips ou des bouteilles de bières jonchées sur le sol. Une fois les photos effectuées, en numérique ou argentique, il peint sous une forte luminosité pour mieux retranscrire tous les détails.
À la manière des peintres figuratifs en leur temps, Jérôme Romain s’interroge sur les mutations du monde moderne et les questionnements existentialistes des hommes vis-à-vis de leur époque. Une imagerie du temps et de l’existence que l’on retrouve parmi ses principales sources d’inspirations : Caravage, Cézanne, Édouard Manet, Edward Hooper, Peter Blake et Martin Parr pour la photographie.
Jérôme Romain capture avec talent l’émotion et la transcendance de moments particuliers. « Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs, en un certain ordre assemblées ».
La qualité de « reproduction » des photos est impressionnante et demande plusieurs dizaines d’heures passées devant la toile pour arriver au résultat final. De vrais puzzles composés étapes par étapes où la qualité et la précision des détails laissent bouche bée. La force de ce jeune peintre de talent réside peut être dans la fracture au sein de ces jeux de représentations qui mettent en opposition l’immédiateté de la photo à la réalité intemporelle de la peinture à travers laquelle les images de l’artiste semblent figer le temps.