Publié le 6 mars 2017
Electron Festival

Electron Festival

L’électro, sans compromis
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Reportage

Référence incontournable dans le domaine des musiques électroniques et numériques, le Festival Electron se déroulera du 13 au 16 avril prochains à Genève. La culture électro s’y conjuguera à toutes les formes : workshops, conférences, projections, performances, exposition.

Le festival Electron s’est imposé au fil des années comme le rendez-vous annuel des cultures électro en Suisse, grâce à une démarche artistique innovante, qui trouve résonnance bien au-delà des frontières helvétiques. L’événement investit chaque année durant le week-end pascale une dizaine de scènes à Genève et offre une programmation unique en son genre, alliant DJ sets, lives, collaborations inédites, spectacles de danse, cinéma, conférences, vjing et art contemporain.

La thématique de cette 14ème édition est clairement à connotation religieuse histoire de “remettre l’église au milieu du village” genevois. Impertinence, quand tu nous tiens…

Ce sont plus d’une centaine d’artistes qui feront trembler Genève du 13 au16 avril au rythme cadencé et soutenu des cultures électro, un bon prétexte pour se mettre en jambes avant le week-end de Pâques qui ne rimera plus qu’avec chocolat !

La diva des Ténèbres genevoise Elena Montesinos, prêtresse de l’extrême, aura l’honneur de célébrer « la messe d’ouverture » dans la cathédrale Sanctum Palladium. Lieu de pèlerinage annuel pour toute une communauté de pieux disciples, c’est sur ses incantations qu’Electron accueillera ses adeptes, dans un sanctuaire à la hauteur de leurs plus belles prières. En terre sainte genevoise, le pôle central, regroupant cette année le Sanctum Palladium, le Zoo d’Eden et le Rez de l’Enfer, tous rebaptisés pour l’occasion, offriront une ligne de programmation complémentaire, d’une cohérence pertinente. Reflet fidèle des tendances actuelles, Electron mettra ainsi en exergue les styles prépondérants d’une époque acquise au dieux de techno et house, prêchés par les grands prêtres, tout autant que par les nouveaux chapelains du genre.

Il y aura Booka Shade, duo allemand mythique qui tient encore le haut du pavé après 20 ans d’activisme, avec un nouvel album à paraître en avril, au pape de la techno Chris Liebing, à la figure de l’afro-house Black Coffee, à Guy Gerber, considéré comme l’un des meilleurs performeurs live, pour sa première à Genève, au dieu de la house Chez Damier, au seigneur de la techno Speedy J ou encore aux tandems parmi les plus illustres de la scène techno house, Pan-Pot, Kollektiv Turmstrasse et Mind Against.

Ce sera aussi l’occasion de suivre l’avènement de fleurons électroniques, à l’instar du sublime Christian Löffler, artiste à fleur de peau, qui vient de publier son deuxième album, de la révélation électro-pop Roosevelt que tout le monde s’arrache…

Dans ses salles plus intimistes, véritables cryptes taillées pour la fête, on effectuera une plongée dans des limbes stylistiques plus marquées. Au Rez de l’Enfer, qui bénéficiera pour la première fois d’une entrée 
à prix accessible à tous, on vouera un culte à la bass music, avec une Drum That Bass et une Top Ranking « Special Electron ».

La Fonderie des Miracles officiera, pour la quatrième année, en véritable lieu d’accueil pour chamans en quête de programmation pointue, avant-gardiste ou légendaire. Tony Humphries sonnera les cloches du ralliement pour tous les fervents défenseurs de la house; le crew ecclésiastique de Giegling, sensation musicale underground, déclinera sa liturgie musicale tout au long de la nuit du vendredi, avant de laisser la place, le lendemain soir, à 2 des plus admirables représentants de la spiritual house, Satori et Nico Stojan. Amen…


Jérôme Soudan
directeur artistique
Diplômé en musicologie à l’Université et au Conservatoire de Lyon, Jérôme Soudan est également compositeur interprète dans diverses formations rock et électroniques.

Dans quelles circonstances le festival a-t-il poussé son premier son ?

Electron est né il y a 14 ans au Zoo, une salle de l’Usine. Face à la demande, il a commencé  à s’organiser dans d’autres lieux à Genève puis à s’ouvrir à d’autres disciplines autour de la musique électronique : expo, danse contemporaine, séances de cinéma… A l’époque de sa création, le festival recevait presque uniquement des DJ, mais il s’est diversifié et accueille également aujourd’hui des live et des courants plus proches de la musique expérimentale et de la musique savante. A ses manettes, on trouve l’association Headfun qui, parallèlement, organise le Festival Présences Électroniques en automne et des évènements ponctuels toute l’année en Suisse.

Portrait-robot du Festival Electron ?

Pendant quatre jours, le festival reçoit près d’une centaine d’artistes dans une dizaine de salles à Genève. L’élément liant a lieu la journée à travers une exposition autour de la culture électronique qui est visible jusqu’au 23 avril. Le public y est plus familial. L’affluence du festival est due à la multiplicité des disciplines que nous avons développées ces dernières années. En plus des performances, de la danse contemporaine, nous organisons des conférences, des workshops pour les professionnels. Chaque année, nous proposons également des projections : des films d’art dans le cadre de l’exposition, des reportages sur certains artistes. Nous recevons aussi des « VJ », des DJ de la vidéo qui présentent des arts visuels pendant les concerts.

Quelle est la force du festival ?  

Sa spécificité repose sur son indépendance. Le festival fonctionne sans sponsor ce qui nous permet de choisir notre ligne artistique sans compromis et de couvrir le plus large panel possible de styles : des musiques taillées pour le dancefloor aux musiques plus expérimentales, qui plaisent aux plus jeunes comme aux plus âgés. Nous essayons aussi de proposer un mélange d’artistes : certains sont des légendes dans leur style, ont une grande expérience tandis que d’autres sont plus frais. Nous remarquons que les artistes moins connus attirent aussi du monde car notre public est curieux de découvrir. Il sait que nous choisissons des talents qui gagneront en notoriété.

Votre coup de cœur pour cette 14ème édition ?

Rebekah. Elle a commencé à 16 ans et a connu une ascension fulgurante ces dernières années. Elle se produira le jeudi 13 avril au Zoo.

Une tête d’affiche ?

Booka Shade, un duo emblématique de la pop électronique qui vient dans le cadre de la sortie de son  prochain album, fin mars. Il jouera au Palladium, le vendredi 14 avec Craig Walker, ex-chanteur d’Archive, groupe anglais mythique !

Une pépite ?

Christian Löffler. Il fait une techno très mélodique, très douce qui, je pense, a vocation à toucher tous les publics. Il sera en live le vendredi 14 au Palladium.

A ne surtout pas manquer ?

Sans hésiter, la légende house Tony Humphries qui se produira le jeudi 13 à la Fonderie Kugler.

Une surprise ?

Véritable performeuse, Elena Montesinos pourrait bien surprendre le public en lui concoctant une soirée d’ouverture vraiment particulière.

Une nouveauté ?

Un artiste atypique, araabMUZIK, qui évolue plutôt dans des styles bass music, dubstep. La virtuosité avec laquelle il joue sur les machines électroniques est à couper le souffle. Il sera le samedi 15 au Rez de l’Usine.

Quel avenir voyez-vous au festival ?

On espère pouvoir continuer dans cette veine : garder un côté indépendant par rapport aux mastodontes ultra sponsorisés. Et continuer à présenter une programmation intéressante, diversifiée, qui reste très attendue chaque année. Sur le long terme, nous voulons garder la confiance de notre public.

Propos recueillis par Nathalie Truche
 

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