Publié le 2 décembre 2016
Clarika

Clarika

La scène est mon terrain de jeu
Musique
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Chanson, Interview

« De quoi faire battre mon cœur », le septième album de Clarika, s’inscrit dans un contexte de rupture avec son compagnon et pygmalion depuis 25 ans. En attendant sa venue au Brise-Glace le 10 décembre prochain, la chanteuse évoque sa « renaissance ».

Ecrire cet album a été douloureux ou salvateur ?  

C’est vrai que l’écriture s’est faite dans une période difficile. J’avais du mal à écrire sur autre chose même si toutes les chansons ne sont pas liées à la séparation. Au final, ça m’a fait du bien. Si l’album est un peu triste, il diffuse aussi de l’espoir et beaucoup d’amour encore. Comme mes propos sont parfois assez sombres, je ne voulais pas les accompagner de musiques mélancoliques. Dans les compositions et arrangements, la volonté était de créer une atmosphère aérienne et lumineuse pour poser un contraste.

Votre bio évoque un renouveau…

J’écris toujours en correspondance avec des périodes de ma vie. Cet album a été marqué par une rupture sentimentale mais aussi artistique puisque j’écrivais jusqu’alors avec mon ancien compagnon. Si j’ai fait appel à une nouvelle équipe, « De quoi faire battre mon cœur » représente la continuité car je travaille toujours dans le même état d’esprit. Il y avait toutefois l’espèce de vertige qui se produit quand on repart avec des gens nouveaux.

Dans « Je suis mille », quelle parole vous va comme un gant ?

La chanson est hypertrophiée car je ne suis pas tout ça ! C’est vrai que je peux être très timide et extravertie mais aussi très légère et profonde, avec un côté superficiel que je revendique. Je peux m’attacher à des choses dérisoires, tout en étant happée par des considérations existentielles. La vie a tendance à nous mettre dans un entonnoir alors que nous avons tous différentes facettes.
« Je peux m’attacher à des choses dérisoires, tout en étant happée par des considérations existentielles »
Qu’est-ce qui ne vous inspire pas du tout ?

Sur le fond, je pense qu’on peut parler de tout. Mais il y a des sujets que je ne me sentirais pas de défendre car je ne saurais pas comment les exprimer. Il faut avoir une légitimité pour les écrire, avoir un propos, un regard. A titre d’exemple, j’avais commencé à consacrer une chanson sur une personne détenue en prison. Très vite, je me suis dit « tu ne peux pas raconter ça, tu as beau te projeter, tu n’auras pas les mots ». On peut tout dire mais il y a la manière de le faire.

Pourquoi vos albums restent-ils dans une certaine confidentialité ?

J’ai la chance de bénéficier d’une exposition suffisante pour que l’album existe, que mes titres passent sur certaines radios, que mon public soit là et qu’il se renouvelle. Parfois, je me dis : « Tu es encore là au bout de sept albums, c’est déjà héroïque ! ». J’ai traversé deux décennies, croisé des chanteurs qui ont eu leur lot de succès puis qui ont disparu. J’avance à mon rythme mais si on me passait davantage à la radio, je ne m’en plaindrais pas !

Un papa poète, réfugié politique hongrois. Une maman professeur de lettres. Au niveau artistique, qu’avez-vous hérité de vos parents ?

Nous sommes tous un peu le fruit de notre éducation. J’ai grandi dans un milieu où les lettres jouaient un rôle important. J’ai commencé à lire tôt, accompli une terminale littéraire. J’aimais les mots mais chez moi, on appréciait aussi la chanson. Mes grands-parents, ma mère… Tout le monde chantait, dansait, de façon assez populaire. Avec la chanson, j’ai en quelque sorte réuni les deux : l’écriture et la scène.

Justement, que vous procure la scène ?

C’est ce que je préfère dans toutes les étapes de la création. Pour moi, c’est un terrain de jeu. J’adore créer un nouveau spectacle, une nouvelle scénographie, décider de l’ordre des chansons, de ce que je vais raconter entre les titres, de la chorégraphie… car j’ai des musiciens très participatifs qui ne restent pas derrière moi dans l’ombre. Quand on fait un album, il y a un format à respecter, mais sur scène, on peut se permettre plein de choses pour surprendre le public.

Quels souvenirs gardez-vous de la Haute-Savoie ?

Je suis parisienne mais ma maman a été mutée à Annemasse alors que je rentrais au collège. Après mon Bac, j’ai passé une année d’hypokhâgne au lycée Berthollet. Le Brise-Glace se trouve juste sous le foyer étudiant dans lequel je vivais avant de prendre une colocation avec des copains. Mais j’ai l’occasion de revenir souvent en Haute-Savoie pour voir ma mère et mes amis. C’est un département qui m’est très cher.

Propos recueillis par Nathalie Truche
 

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