Publié le 22 octobre 2018
BRUNO SALOMONE
Crédit photo : © Renaud Corlouër

BRUNO SALOMONE

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Culture
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Interview

Nous Ç Nous, Brice de Nice, Fais pas ci fais pas ça… Sur grand ou petit écran, Bruno Salomone a toujours campé de désopilants personnages. Jalonné par 43 visages, son spectacle Euphorique retrace l’itinéraire de Golri, l’enfant qui rit tout le temps. Une étourdissante performance.

Vous serez le 17 novembre à Annecy. Vous connaissez ?

Je connais la Haute-Savoie, j’ai déjà joué un ancien spectacle à Sallanches. Quant à Annecy, j’y suis venu en vacances l’été dernier. Les montagnes, le lac… c’est magnifique.

Euphorique, c’est une fable ? Un voyage ?

Les deux et aussi un parcours initiatique qui retrace la vie d’un personnage fabuleux, comme il en existe dans les contes, sauf que celui-ci est absolument atypique. J’avais envie d’une vraie aventure car mon précédent spectacle réunissait les personnages, les situations, mais pas le lien. Avec Euphorique, j’ai réussi à créer une continuité qui me permet de conserver l’efficacité du One man show tout en racontant une histoire.

Histoire qui pourrait faire un scénario de film…

J’aimerais bien. Pour ça, il faudrait trouver un producteur qui accepte de prendre des risques. Le cinéma français est assez frileux. Pour exister, il faut parler de famille ou d’amis. Alors un sujet aussi original que celui d’Euphorique peut faire peur.

43 personnages : quelle performance !

Je ne pensais pas qu’il y en avait autant ! Je m’en suis rendu compte en les comptant. Mais certains personnages interviennent rapidement, ponctuellement. En réalité, il y en a dix principaux.

Quel plaisir éprouvez-vous à vous transformer ?

Un plaisir immense. J’aime m’effacer. Ça n’est pas dans mon tempérament de parler de moi, de raconter ma vie. Je trouve ça un peu dérangeant. On dit souvent qu’on fait ce métier pour se montrer, ce n’est pas mon cas. Le public ne sait pas qui je suis. À la fin, il se demande lequel des 43 personnages me reflète le plus. Je suis un mélange de tous. Y-a-t-il un personnage que vous aimez particulièrement incarner ? Deux me plaisent et me suivent depuis longtemps : Michael D’Amour, chanteur mélancolique, m’amuse énormément. Dans sa peau, j’ai l’impression que tout devient cocasse. L’autre personnage est Saturnin que j’avais également dans les Nous Ç Nous : une caillera de banlieue que je voulais assez tendre. Dans l’histoire, ce célibataire endurci hérite du bébé qui rit tout le temps. Il s’en occupe avec ses codes à lui, devient responsable, ce qui créé un décalage très touchant.

Rire tout le temps : rêve ou cauchemar ?

C’est le cœur du spectacle. Les gens me disent souvent : dans votre métier, vous devez vous marrez tout le temps. Un jour, cette phrase a fait tilt dans ma tête : ça donnerait quoi un gars qui rit tout le temps ? Le spectacle amuse mais à y regarder de près, le personnage vit un cauchemar car ça le désociabilise totalement. Rire en permanence, ne pas se contrôler, subir, est une torture.

Comment vous sentez-vous à la fin du spectacle ?

Comme après une bonne séance de sport : détendu. Jouer 43 personnages est une épreuve physique mais c’est jouissif de se surpasser sur scène. On est transcendé par le public, ce sont des sensations incroyables, uniques. Je les compare souvent à la chute libre : une fois qu’on a sauté, on ne peut plus revenir en arrière. Quand on atterrit, on garde le voyage gravé dans sa tête.

Qui vous fait rire ?

Depuis tout petit, je suis un très bon client des humoristes. J’ai été inspiré par Coluche, Elie Kakou, Dupontel, Desproges. Mon humour est une mayonnaise de toute cette culture. Louis de Funès, Pierre Richard… des artistes populaires, très grand public. Aujourd’hui, un comédien comme François Damiens m’amuse beaucoup.

Des projets au cinéma ?

Pas mal. J’ai tourné deux films : Ma famille et le loup avec Carmen Maura, une femme incroyable. C’est un conte pour enfant, hybride entre animation et fiction. Et une comédie réalisée par Hector Cabello Reyes avec Benabar, Josiane Balasko, Didier Bourdon. Une sorte de Vaudeville moderne et très rythmé.

Les Bouley et les Lepic ont-ils fait leurs adieux pour toujours ?

Pour toujours je ne sais pas… Au terme de neuf ans de tournage, on a réussi à garder un certain niveau de qualité car tout le monde restait vigilant : les producteurs, les auteurs... C’est bien de choisir le moment de s’arrêter et de le faire sur un succès. Si nous étions allés jusqu’au bout, jusqu’à l’épuisement, Fais pas ci fais pas ça aurait perdu de sa saveur. S’il y a un film, on verra...

Propos recueillis par Nathalie Truche

Bruno Salomone - Le samedi 17 novembre à 20h30 à Bonlieu, Annecy

BRUNO SALOMONE

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