Publié le 2 décembre 2022
Vivre Vite : le Prix Goncourt 2022 décerné à Brigitte Giraud
Crédit photo : Flammarion

Vivre Vite : le Prix Goncourt 2022 décerné à Brigitte Giraud

Pourquoi faut-il lire cet ouvrage récompensé
Littérature
|
Roman

Il vient d’avoir 41 ans, il est passionné de musique. Elle a 36 ans et passionnée de littérature. Parents d’un petit Théo, le couple bohème vient d’acheter une jolie maison en banlieue. Mais ils n’auront pas le temps d’emménager. Le 22 juin 1999, alors que Claude passe récupérer son fils à la sortie de l’école, il se tue à moto.

« J’ai emménagé seule avec notre fils, au cœur d’un enchaînement chronologique assez brutal. Signature de l’acte de vente. Accident, déménagement. Obsèques », écrit Brigitte Giraud, en préambule de Vivre vite.

Vivre vite, c’est le titre emprunté à Lou Reed, musicien préféré de Claude. L’auteur lyonnaise donne le rythme musical et le tracé singulier de ce livre, extrêmement émouvant. Sous la forme d’un compte à rebours, il dessine la chronologie d’une disparition et le portrait de cet homme, de ce couple insouciant, épris de musique et de littérature.

Elle cite « J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence. »
 

Crédit photo : © Flammarion

A travers son récit, Brigitte Giraud tente 20 ans plus tard, de comprendre ce qui a conduit à l'accident de son mari. Elle pose une dernière fois les questions restées sans réponse, destin, hasard, coïncidences ?

Et revient sur ces dernières journées enchaînées si vite en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. Tellement excités à la perspective du déménagement, pressé de commencer les travaux de rénovation que le couple en avait oublié que vivre est parfois dangereux.

« Je savais, intuitivement je savais, mais je voulais en être sûre, je voulais qu’on me dise qu’il m’avait attendue ».

Inutile de faire l’exercice avec nos vies : c’est seulement après, qu’on peut interpréter nos choix les plus anodins comme des maillons d’une chaîne qui ont mené à l’irréparable… On pense à Raymond Aron, qui disait que « Les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font ».

À l’échelle de nos quotidiens, nous fabriquons notre destin, sans savoir ce que nous fabriquons.

Une chose est sûre, cet enchaînement de hasards que nous ne pouvons pas contrôler, nous pouvons nous l’approprier après-coup, faire corps avec lui, en en faisant notre histoire, notre identité.

Brigitte Giraud signe une œuvre bouleversante non pas sur comment se réinventer après un deuil mais une réflexion autour de la chronologie d’une vie, des conséquences de nos choix.

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