LE PROJET F

Stefan Hort explore la fragilité des êtres humains, de leurs corps, de leurs relations, mais aussi des objets qui nous entourent.

C’est la fameuse fable du chêne et du roseau. L’un se croit aussi solide qu’une montagne, l’autre courbe sa tête au moindre vent. Mais une fois la tempête venue, le premier finit à terre, déraciné, tandis que le second plie, mais ne rompt pas. Plus de trois cents ans après la mort de Jean de La Fontaine, Stefan Hort se met dans les pas du célèbre poète français: avec un grand «F», le Valaisan interroge la place de la fragilité à notre époque. Nous parlons sans cesse de force, d’efficience, de performance. Pourtant, à y regarder de près, la fragilité permet à l’être humain de se découvrir et de se transformer. Je suis fragile, donc j’avance.

Stefan Hort fait partie de ces jeunes metteurs en scène qui ouvrent aujourd’hui un nouvel espace de création pour les arts du cirque en Suisse. Passé par l’Allemagne et le Québec, cet artiste aux talents multiples sait mêler toutes les disciplines des arts de la scène: cirque, danse, théâtre, musique, performance. Dans sa nouvelle création, les trois premières se donnent la main. Un danseur contorsionniste et trapéziste, un acrobate des sangles et des cordes et une virtuose de la roue Cyr donnent le change à une danseuse et à un comédien. Dans une farandole de petits drames, ils racontent aussi bien la fragilité des objets qui nous entourent que celle du corps, des relations humaines, du temps. Et leurs forces cachées.